Newsletter-14

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Newsletter n ° 14 Février 2020

Compte rendu du rendez-vous territoire du 22 janvier

La politique de la ville


Avec ÉLODIE GILABERT
Directrice Adjointe, Direction de la Politique de la Ville
Grand Paris Sud

Introduction du thème par André Darmagnac.
Belle affluence au bar de l'hôtel Ibis, ce mercredi 22 janvier. Le sujet intéressé.

L'invitée précise que les propositions qu'elle n'engage qu'elle-même, et se basant sur des exemples sur plusieurs territoires différents, avec des expériences également partagées grâce aux dynamiques des réseaux professionnels nationaux et régionaux.

La loi Lamy de 2014 est le nouveau cadre législatif de la Politique de la Ville
Elle a profondément remanié l'ancienne géographie prioritaire, en supprimant les ZUS (Zones Urbaines Sensibles), les zones CUCS (Contrats Urbains de Cohésion Sociale) ... nouvelle politique de la ville est basée sur le revenu des habitants, critère unique qui permet de délimiter les nouvelles zones prioritaires.
 
Cette loi a consacré la compétence intercommunale sur cette politique publique. Elle repose sur les Contrats de Ville (en remplacement des CUCS), qui engage de nombreux signataires à renforcer leurs moyens dans les quartiers prioritaires.
 
Leur objectif est de réduire les écarts de développement avec les autres quartiers, en agissant sur tous les aspects de la vie quotidienne des habitants. Ils sont déposés sur quatre piliers: cadre de vie, cohésion sociale, développement économique et emploi, valeurs de la République et citoyenneté. Le souhait est également de renforcer la participation des habitants, par le biais des conseils citoyens, des maisons de projet…

Sur Grand Paris Sud , 26% de la population sont concernés, sur 19 quartiers.
La réforme territoriale, d'où est issue la Communauté d'Agglomération Grand Paris Sud, une percuté la politique de la ville avec le changement de la carte intercommunale. Sur ce territoire, il existe 4 contrats de ville, avec Évry-Centre Essonne (CAECE), Grigny, Corbeil-Essonnes et Sénart. Une Vice-Présidente de Grand Paris Sud est chargée de la politique de la ville, et, en collaboration avec les élus communaux en charge de cette thématique, un travail est engagé sur une feuille de route commune à l'échelle de l'agglomération.
Au quotidien, la politique de la ville est animée par les chefs de projet. Pour le Grand Paris Sud, ils sont au nombre de 7, rattachés à l'Agglomération mais concernés pour la majeure partie de leur temps à un territoire.
Le travail de Chef.fe de Projet Politique de la Ville peut être très différent d'un territoire à l'autre. Il consiste notamment à faire le lien entre le quartier et les autres échelons territoriaux. Les chefs de projet animent les réseaux d'acteurs locaux, accompagnant les porteurs de projet qui mènent des actions à destination des habitants des quartiers prioritaires…

La réalité concrète du travail peut être résumée en trois termes: décloisonner, coordonner, créer.Ceci se fait au contact des autres services existants: urbanisme, service social, développement économique… des villes, des agglomérations, aussi bien qu'en liaison avec les autres services publics: Éducation Nationale, Action Sanitaire et Sociale, financeurs divers de la Politique de la Ville… Il s'agit également de créer des liens entre les acteurs, quels qu'ils soient, au sein d'un même territoire.
Ces dynamiques de réseau et de collaboration sont souvent porteuses d'innovation, projets nouveaux développés grâce à des croisements de différentes façons et compétences.

L'image de la Politique de la Ville souffre des débats un peu trop schématiques, en particulier sur le bilan de cette politique après quarante ans de fonctionnement.
L'impact de cette seule politique publique est difficile à mesurer. De nombreux rapports existants et proportionnels des éclairages intéressants sur ses manquements et limites.
Néanmoins, l'évolution des conditions de vie dans les quartiers populaires dépend également des phénomènes sociaux et économiques en cours dans le pays. Le chiffre d'affaires au sein de la population est également important, avec des ménages arrivants pouvant être plus précaires que ceux quittant le quartier…
En outre, cette politique publique interagit en grande partie avec les politiques dites «de droit commun», telles que l'éducation, la sécurité,…. La répartition de ces moyens entre les différentes zones du territoire est souvent questionnée. [1] Les sommes engagées ont été identifiées dans le cadre de la Politique de la Ville, par l'ensemble des partenaires, sont importantes dans leur globalité. Reste à préciser que les dépenses liées à l'urbain sont sans commune mesure avec les crédits accordés au financement des actions sur les autres champs. Un titre d'exemple, concernant l'État, les crédits spécifiques en fonctionnement représentent 0,13% du budget de l'État - 8 euros mensuels par habitant. [2]
Ces simplifications soulèvent des inquiétudes, car elles peuvent donner lieu à une concurrence entre territoires: entre les périphériques, péri-urbains ou ruraux et ceux que l'on rassemble souvent sous le terme de «banlieues».

Pour terminer de manière volontairement positive, travailler dans le champ de la Politique de la Ville permet de rencontrer au quotidien des acteurs concernés des différentes institutions, associations, acteurs de terrain, habitants… qui travaillent dans les logiques de coopération, malgré tous ces constats complexes . Il est aussi important de porter plus souvent la lumière sur ce qui fonctionne et qui n'est pas médiatisé, les quartiers populaires restant une source foisonnante de projets et d'initiatives.
 
 

Débat avec la salle


Sentiment de sécurité dans les quartiers  : trafics illégaux dans les lieux visibles, par exemple. Ceci relève des services de l'État, notamment de la police. Pour la délinquance, la politique de la ville intervient davantage au niveau de la prévention.

Ambiguïtés du carroyage INSEE  : il a été choisi pour cerner les secteurs de pauvreté à cause de sa grande précision. Les statistiques sont établies sur toute la France, découpées en grands carrés de 1 kilomètre, à l'intérieur desquels on regarde le critère unique du seuil de bas revenu.
Cette méthode est rigoureuse, mais parfois aveugle. Elle peut couper des immeubles, des rues - en deux.Une marge de négociation a pu néanmoins être offerte aux élus locaux lors de la mise en place de ce nouveau zonage. Autre limite du système, chaque politique publique à ses propres zonages prioritaires qui ne sont pas toujours cohérentes entre eux, ce qui peut rendre l'action publique parfois floue.

Mille-feuilles de la Politique de la ville  : elle se découpe en tranches d'actions spécifiques, et les habitants ne voient pas la globalité. Elle suppose la concertation de beaucoup d'institutions, qui ne sont pas toujours suffisamment ouvertes les unes aux autres. Cette politique publique reste peu lisible pour les habitants, le public retient surtout le plus visible: les opérations de rénovation du bâti. Un amalgame regrettable.

Place des habitants : impression que cette politique se fait entre services publics. Ne serait-il pas plus efficace à partir des habitants, leurs demandes, leurs besoins? De manière globale, laisser un pouvoir d'agir aux habitants reste encore difficile, tant pour les techniciens que pour les politiques. D'autres interventions évoquent la montée de l'intolérance - qui n'existait pas d'autrefois - ou soulignent l'ambiguïté du terme communautarisme. N'est-il pas un entre-soi parmi d'autres?

Réseau national des chefs de projets  : des rencontres nationales ont lieu régulièrement. Elles sont une aide précieuse, voiture elles permettent de s'inspirer d'initiatives réussies développées dans toute la France
 
[1] Exemple: Le rapport d'information à l'Assemblée nationale du comité d'évaluation et de contrôle des politiques publiques sur l'évaluation de l'action de l'État dans l'exercice de ses missions régaliennes en Seine-Saint -Denis - mai 2018
 
[2] Source: Article La conversation «Vérification des faits:« Trop d'argent dépensé dans les banlieues »? - Thomas Kirszbaum, Université Paris Nanterre - Université Paris Lumières - 6 janvier 2020
 
Prochain "Rendez-vous Territoire"

Mercredi 26 février

18h00 à 20h00
au bar de l'hôtel IBIS, place des Droits de l'Homme et du Citoyen


Invité Pierre Marcille
"L'agriculture dans le secteur du Grand Paris Sud" 
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