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Newsletter n°9

Compte rendu du rendez-vous citoyen du 26 juin

Les jeunes et la ville nouvelle


Avec Samy Mesbah, directeur de la Fabrik

Intervention de Samy Mesbah, directeur de la Fabrik

Malgré la canicule, contraste tonifiant entre la première et la seconde partie.
Première partie : Samy n’arrive pas

Retenu à cause des circonstances météo, Samy n’arrive pas. Le débat se passe entre anciens de MAVN. Les perspectives sont plutôt moroses. Les urbanistes avaient conçu un projet d’urbanité traditionnelle, axée sur un centre comme lieu où toutes les catégories de populations se voient. Cinquante ans après, cela ne fonctionne pas. On ne voit guère que des jeunes dans les rues du centre, et même seulement une partie de la jeunesse. Est-ce à dire que la notion traditionnelle d’urbanité est dépassée ? Nous avons accédé à une société de ségrégation, de type américain.

Cependant, cette société est en crise. Nous sentons une mutation à l’œuvre. Y aurait-il place pour un retour vers l’éternelle urbanité ? Les USA nous en donnent des exemples. Si c’était le cas, les anciens auraient-ils quelque complicité à trouver avec les jeunes ?

De toutes façons, il n’y a pas de centre à Évry, dit la rumeur actuelle, pas de lieu où l’on aurait plaisir à s’installer à une terrasse de café. Cette architecture moderne est trop rude. Elle contraste trop avec l’aménité des centres anciens. On n’aurait pas dû mettre un centre commercial dans ce centre-ville. Sa présence est pesante. Il y a 15 000 étudiants, mais on ne les voit nulle part. Mais tout le monde n’est pas sur cette ligne.

Les urbanistes savaient qu’ils ne construisaient que les conditions d’une ville : les immeubles abritant tout ce qui se trouve partout dans un chef-lieu de département. Ceci a été réalisé, et fonctionne, dans un rayon de 600 mètres autour de la gare d’Évry-Courcouronnes, mais la construction de la ville sociale n’en est qu’à ses débuts. On ne fait pas de centre urbain sans commerce, mais les promoteurs de celui-ci, à la fin des années soixante, nous ont imposé leur modèle américain, en violation de nos rêves d’un maillage traditionnel de rues commerçantes et de placettes à ciel ouvert. Cependant aujourd’hui, chez elle l’Amérique redécouvre la douceur de l’Europe, et ouvre maintenant ses centres sur la ville.

Peut-on se dire que la pompe d’un centre urbain est longue à amorcer, et que tout espoir n’est pas perdu ? Ce n’est pas sûr, car le passage en agglomérations parisienne n’est qu’un moment de la vie, et que beaucoup d’habitants se préparent à partir en province, pour la retraite, ou pour le travail.
 

Seconde partie : Samy renverse la vapeur

La Fabrik est en fait le service jeunesse de la ville d’Évry-Courcouronnes, qui emploie vingt salariés. Samy observe une jeunesse très attachée à son territoire. Les jeunes ont aimé leur ville, et ils souhaitent lui redonner autant qu’elle leur a apporté. Beaucoup y reviennent, même après être partis en province. Un « Conseil des jeunes » a été créé. Il compte vingt membres et se réunit tous les mois.

Les jeunes prennent beaucoup d’initiatives, comme l’organisation de maraudes, des collectes de solidarité dans plusieurs domaines. Ils ont réalisé un court-métrage sur le harcèlement à l’école… Souvent ils proposent des actions là où l’on n’aurait pas pensé, et la philosophie de la Fabrik est de leur donner les moyens pour réussir leur projet. Ainsi des jeunes des quartiers des Épinettes et Aunettes ont monté la CAN du secteur (Coupe d’Afrique des Nations), un tournoi de foot-ball qui s’est déroulé au stade près de la salle Bexley, et a attiré des milliers de spectateurs les samedis sur plusieurs semaines. D’autres ont contribué au tournoi régional de basket.

Les étudiants s’appuient aussi sur la Fabrik. Après plusieurs années vides, certains ont pris la situation en mains. Ils organisent des « afterworks », une activité mensuelle qui s’est tenue au café Le Petit Parisien. La synergie entre les grandes écoles commence à fonctionner. Elle a conduit à un karaoké, puis à un festival de musique au Plan de Ris-Orangis.

Samy Mesbah s’élève contre l’idée d’échec de la ville sociale. Plusieurs jeunes atteignent une notoriété médiatique nationale et internationale. Ruben a fait parler de lui sur BFM TV, dans les rubriques d’économie et d’entreprenariat, à cause de son food-truck à la gare. Notre ville est mondialement connue comme le berceau des Yamakasi. Niska est devenu une célébrité du rap. 

Il est vrai que cette jeunesse communique surtout par les réseaux sociaux, principalement Facebook. Ce média est réputé pour favoriser des entre-soi de gens qui se ressemblent, mais peu visibles de l’extérieur. Peut-être certaines initiatives seraient-elles utiles pour percer les murs, et prolonger en profondeur l’élaboration d’un tissu social de ville. Car il faut bien le reconnaître, certains murs sont très étanches, entre les divers réseaux d’un même territoire. 

Alors, y aurait-il place pour quelques interactions entre jeunes et vieux. Peut-on penser à des actions seniors/juniors, comme aux USA ? On parle de détection de personnes-ressources, de tutorat polyvalent, de conseil… La newsletter des jeunes ne pourrait-t-elle être diffusée dans le réseau MAVN, et réciproquement ? 

Enchantée par ces découvertes, l’assemblée se disperse sur une note bien plus gaie qu’au début. 

Prochain RV Citoyen
mercredi 25 septembre, 18h00
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