Les idées de départ des urbanistes d’Évry ville nouvelle
Il nous a semblé important de consacrer un document mémoire à ce thème, car il existe plusieurs discours sur notre ville nouvelle, comme sur toutes les autres. Il en existe au moins trois. D’abord celui des élus, qui ont plus ou moins bien vécu cette période où l’Etat prenait l’initiative de ce qui se construirait sur leur territoire. Depuis que les villes nouvelles sont déclarées achevées, ils ont repris les rennes, non sans une certaine satisfaction. L’avenir risque de retenir surtout leur version, car les représentants de l’Etat auront bientôt disparu. Le second discours est celui des promoteurs immobiliers, qui avaient besoin de vendre. Il est passé par les publicités qu’ils ont diffusées un peu partout, usant et abusant de slogans qui faisaient mouche, comme “la ville à la campagne”. Il a sans doute été plus largement répandu que celui des urbanistes, qui est le troisième. Les chercheurs universitaires ont le choix entre tous ces discours, et ils ne savent pas toujours les distinguer les uns des autres. Ainsi dans la période des bilans confiés à la “Mission ROULLIER”, avons-nous entendu un brillant universitaire de province appuyer ses thèses à propos des villes nouvelles sur l’analyse des publicités des logements nouveaux de la commune de Créteil, qui ne faisait pas partie des 9 villes françaises bénéficiant du statut très particulier de “Ville nouvelle”.
Voici donc le discours des urbanistes de la ville nouvelle d’Evry. Entendez par là l’équipe de la cellule de conception de cette ville. Elle était l’un des services de l’Epévry (Etablissement public d’aménagement), on l’appelait “l’Atelier d’urbanisme”. Une équipe vraiment pluridisciplinaire, qui comprenait architectes, ingénieurs, paysagistes, programmateurs (sociologues, géographes…), dessinateurs, secrétaires… 25 à 30 personnes au total. Ce sont leurs idées qui ont inspiré ce qui s’est réalisé par la suite. Elles sont sans doute moins connues que celles des autres discours. Leur mise en forme n’est pas de 2009, il s’agit de l’exposition qui les présentait en 1975. Elle fut visible quelques années dans l’Agora.