Document mémoire n°4 (2002)

Document mémoire n°4 (2002)

Pierre HAPPERT, chef de culture de la ferme du Bois-Briard

Passer des souvenirs à l’histoire est une opération beaucoup moins évidente qu’il n’y paraît. Cela suppose un changement de perspective, qui ne se fuit pas automatiquement. Parfois, même, il ne se fait pas du tout. Les banlieues n’ont pas d’histoire. Le récit de leur passé est fondu dans celui de leur ville-centre.

L’intrusion de la ville nouvelle, à partir de 1967, restera un phénomène majeur dans l’histoire de notre bassin de vie. Beaucoup d’acteurs de cet épisode, qui se termine à peine. sont encore là, qu’ils soient élus, aménageurs, militants associatifs, ou simples habitants. Leurs souvenirs vont peu à peu s’estomper dans la brume du temps qui passe. Même pour eux, léguer un récit à leur descendance suppose une démarche particulière.

Faciliter l’élaboration d’une histoire de notre ville, telle est la vocation de notre association. Son activité se développe principalement dans trois directions: la collecte d’archives, l’organisation de manifestations et la publication de documents.
Ce «Document mémoire» N°4 a toutes les qualités d’un grand cru dans la série. Car il contient deux pièces de première importance.

Le témoignage de Pierre HAPPERT, qui fut le dernier chef de culture de la ferme du Bois Briard, et conseiller municipal de Courcouronnes, passionnera tous ceux pour qui les racines ont du prix. La ferme du Bois Briard est un sanctuaire des premiers acteurs de la ville nouvelle, qui ont vécu là tant de moments décisifs de la phase pionnière. lis ont tous connu Monsieur HAPPERT, qui a joué un précieux rôle de relais pour le passage de la vie agricole à l’amorce du destin d’ une grande cité, chef-lieu de l’Essonne.

Ce témoignage, recueilli par Georges TRIOULET et Annick BRIANTAIS, est émouvant tant il nous introduit dans l’intimité d’une vie rurale difficile à imaginer aujourd’hui. Comment vivaient ces moissonneurs qui venaient à pied de Belgique, transportant leur pain et leur jambon ? ces ouvriers Polonais, Ukrainiens ou Tchèques ? Comment se faisait la livraison du blé à Corbeil, avec les attelages de bœufs? A toutes ces questions, et à bien d’autres encore, ce premier document donne des réponses pleines de vie.

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